Projet de loi de finance PLF 2026 – “C’est pas Zola non plus” : le mépris du gouvernement envers les universités
« Lorsque l’avenir est sans espoir, le présent prend une amertume ignoble. »
– Zola, Travail (1901)
Le SNPTES dénonce un PLF 2026 indigent pour l’enseignement supérieur et la recherche publics
Le SNPTES a pris connaissance avec étonnement des propos tenus par le ministre de l’ESRE devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale le 29 octobre.
En expliquant que « les universités sont à la ramasse » sur le sujet des appels à projet Horizon Europe, le gouvernement semble avoir enfin découvert l’état dans lequel sa propre politique continue de plonger l’enseignement supérieur et la recherche.
Et quand il laisse entendre qu’il faudrait s’en accommoder, le SNPTES rappelle que les universités françaises ne sont pas des décors de roman naturaliste. Le SNPTES souhaite rappeler que nous ne sommes plus au XIXᵉ siècle – ou, du moins, que nous ne devrions plus l’être. Le SNPTES répond. En effet, ce n’est pas du Zola, c’est du Upton Sinclair : un système qui broie la communauté universitaire.
Le SNPTES constate également que le ministre reconnaît lui-même que la trajectoire financière de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR) n’a pas été respectée en 2025 et ne le sera pas davantage en 2026. Le SNPTES considère qu’il s’agit d’un aveu d’échec flagrant : une loi de programmation qui n’est pas appliquée, c’est trahir la représentation nationale. Le SNPTES souligne que les pays qui investissent massivement dans l’enseignement et dans la recherche ont compris qu’il s’agissait d’un levier stratégique d’avenir.
Le SNPTES rappelle que cette politique du renoncement a des conséquences très concrètes pour les personnels, les étudiantes et étudiants, ainsi que pour l’avenir de la France. Budgets en déficit, recherche précarisée, recrutements gelés, précarité en hausse et fatigue généralisée des personnels : voilà le bilan pervers d’une politique qui prétend soutenir la recherche et l’enseignement supérieur tout en l’asphyxiant.
Le SNPTES dénonce en outre le mépris du dialogue social assumé par les ministres successifs. Apprendre que la « revoyure » de la LPR a été conduite « en interne », sans associer ni les parlementaires ni guère les organisations syndicales, illustre une fois encore le fonctionnement fermé du ministère (Degré zéro du dialogue social : le projet de loi relatif à la régulation de l’enseignement supérieur privé). Le SNPTES exige que les représentants du personnel soient pleinement associés à tous les chantiers en cours.
Le SNPTES exhorte le gouvernement à mettre fin à cette politique en dilettante, et en appelle aux parlementaires : à eux désormais de sauver ce PLF 2026, indigent pour l’enseignement supérieur et la recherche publics, en redonnant un budget digne du XXIᵉ siècle.

