Généralisation des COMP 100% : le SNPTES dénonce un projet dangereux et pauvre en moyens

À sa demande, le SNPTES a été reçu le 25 novembre 2025 par le cabinet du MESRE pour faire un point d’étape sur la mise en place des COMP. Alors que leur déploiement devait être progressif, le ministère annonce désormais une généralisation accélérée des COMP 100 % à tous les établissements dès 2026‑2027.

Le cabinet a confirmé que seuls 44,5 M€ supplémentaires sont à ce jour prévus pour la première vague, un montant qui, rapporté aux besoins réels des établissements dans le contexte actuel, relève de l’épaisseur du trait et ne permettra pas de répondre aux ambitions affichées.

Le projet annuel de performance du programme 150 précise enfin que ces COMP seront « pilotés par les recteurs de région académique, dans une logique de renforcement de la déconcentration. »

Le SNPTES a exprimé de fortes réserves quant au renforcement du rôle des rectorats et des recteurs délégués dans le pilotage des établissements, jugeant incohérent de prétendre rationaliser l’action publique tout en ajoutant de nouvelles strates administratives.

Le SNPTES rappelle que les établissements disposent déjà des compétences pour assurer leur développement : ils n’ont pas besoin de chaperon, mais de moyens supplémentaires. Les universités dialoguent depuis longtemps avec leurs partenaires, structurent leurs projets et maîtrisent leur trajectoire budgétaire malgré un contexte très contraint, grâce à l’expertise éprouvée de leurs personnels. Elles sont seules à même de répondre aux enjeux internationaux, nationaux et locaux, et doivent donc garder la main sur leur stratégie, sans chantage au financement ni adéquationnisme court-termiste. Pour le SNPTES, les COMP n’apporteront pas de moyens nouveaux et risquent surtout de détourner du temps et des ressources des missions essentielles des établissements.

Pour le SNPTES, les difficultés d’articulation entre l’ESR et les territoires tiennent surtout à une compréhension insuffisante de ces enjeux par les acteurs politiques et socio-économiques locaux, qui nécessitent une réelle montée en compétence des collectivités. Les questions d’aménagement, de logement ou de transport doivent être pensées en fonction des contraintes de l’ESR, et non être compensées par les universités.

Le SNPTES rappelle que les subventions publiques doivent reposer sur des critères objectifs garantissant l’équité entre établissements. Le SNPTES refuse un COMP qui prétend encadrer l’ensemble du modèle économique, y compris les ressources propres, au risque de justifier un désengagement de l’État ou d’imposer une hausse des financements privés, deux orientations auxquelles le SNPTES s’opposera fermement.

Enfin, pour le SNPTES, l’urgence est de redonner aux établissements de réelles marges de manœuvre en reconstruisant la subvention pour charge de service public sur des critères objectivables, garants de conditions d’études et de travail équitables. Le SNPTES s’opposera à toute complexification bureaucratique liée aux COMP et appelle l’État à faire enfin confiance à ses opérateurs et à leurs personnels.

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